RIVAGES BLEUS

Quand par-de là l' Etoile au loin va mon regard,
Vers le point où l' aurore offre au matin sonfard,
Le vent d' est me renvoie en d' admirables fresques
Tous ces moments si clairs aux beautés infinies
Où ma vie s' amusait en folles arabesques.

Mistral et Tramontane ont poussé mes folies
Jusqu' à dégringoler des montagnes blanchies
Vers les côtes brûlées de ma douceProvence,
Et j' ai changé mes nuits en matins lumineux
Où mon coeur se ressource aux joies de mon enfance.

Me voici de retour vers ces rivages bleus
Où l' air marin sans cesse embaume chaque lieu
Quand l' alpine fraîcheur ne vient pas le défaire,
Me voici revenu là où j' avais laissé,
Mes rêves me survivre et ne jamais se taire.

Et tu m' ouvres les bras, fol accueil empressé
D' une amante patiente à qui l' amour gardé
Si longtemps vient enfin porter sa récompense:
Je t' aime, toi ma ville, ô toi qui sus m' attendre,
Pénélope indulgente à ma trop longue errance...

L' âme s' abreuve alors d' une liqueur plus tendre,
Ravivant le bonheur qui dormait sous la cendre
Où depuis mon départ gisaient mes souvenirs:
Et la flamme qui naît du feu renouvelé
Vient éclipser chacun de mes autres désirs.

Je m' assieds sur le sable, et je vois s' envoler
Vers la ligne embrumée de l' horizon nacré
Mes pensées que le ciel d' une aube enchanteresse
Colore aux fiers accents d' une douce espérance
Et d' un exquis parfum qui me remplit d' ivresse.

Alors, tournant mes pas vers le jour qui s' avance,
Je gravis la colline, alléché par l' essence
Et la magie fleurie de quelques orangers
Qui demeurent dressés, fidèles sentinelles
Aux remparts bienveillants de mes songes dorés.

Tout mon être répond sitôt que tu m' appelles,
Ma ville ensorceleuse aux saveurs immortelles,
Car au monde il n' est rien qui puisse retenir
La passion que pour toi je montre sans retard,
Heureux d' être de ceux que tu veux bien chérir.
 
(Poesia escricha au Martegue)


 
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